La dernière année de Mangion au FRAC est probablement sa plus forte saison de programmation : Tatiana Trouvé engageait ici un tournant décisif dans son travail (s’éloignant du langage administratif du Bureau d’Activités Implicites), Nicolas Moulin transformait le lieu en chambre frigorifiée, John Bock créait l’événement avec une performance anarchique en début d’été, et le vétéran Artur Barrio exposait ici avant le Palais de Tokyo. Les dernières rencontres Traits Libres réunissaient le poète Pierre Alféri, Jacques Julien, Hughes Reip, Patrick Bouvet ou Jeanne Balibar dans une performance collective à Montévidéo. Le FRAC PACA a accompagné une génération d’artistes, auxquels il était indissociablement lié depuis l’exposition de Gilles Barbier et Saverio Luccariello en 1997. Barbier est nommé cette année pour le Prix Duchamp (finalement attribué à Claude Closky). Autour d’Astérides à la Friche se sont ainsi réunis Francesco Finizio, Alain Rivière, Noël Ravaud, Stéphane Bérard ou le philosophe Jean-Pierre Cometti. C’est ici le contexte le plus dynamique au niveau des débats artistiques, engageant des échanges avec la revue Trouble, Christophe Kihm et surtout Jean-Yves Jouannais. Cette synergie traverse en 2005 la programmation de la galerie RLBQ, avec des expositions marquantes de Rivière et Finizio – dans une année déterminante pour ce lieu, prolongée par la présentation du travail de Marc Quer, l’un des plus singuliers et irréductibles artistes de sa génération.
L’autre événement majeur concerne la rétrospective de Michel Auder, organisée par Sextant et Plus, qui reste l’une expositions plus réussies de toujours à la galerie de la Friche. L’article publié dans Art Forum sur l’expo a déclenché un intérêt nouveau autour de lui, jusqu’à l’invitation pour la biennale de Berlin de 2008.
Les Ateliers d’Artistes traversaient une période difficile qui n’a fait que s’aggraver depuis, assujettis à une régie municipale frileuse. Le seul moment déterminant de 2005 aura été l’exposition d’Anita Molinero, au moment de la publication d’un catalogue rétrospectif, soulignant la prégnance de son travail. Le finissage de l’exposition était transformé en concours loufoque avec la participation des étudiants des beaux-arts – c’est la première de ses initiatives organisées avec eux, redynamisant une école qui semblait paralysée, invisible, sous la direction d’Otto Teichert. La décision d’arrêter le post-diplôme, qui avait amené de très nombreux artistes à Marseille, paraît d’ailleurs exemplaire de cette situation. C’est alors de façon presque confidentielle que s’organise le dernier Collège Invisible (www.college-invisible.org) par lequel sont passés, les dernières années, Julien Prévieux, Dominique Blais, Laetitia Bourget, Tove Krabo, Noëlle Pujol & Ludovique Burel ou Etienne Cliquet.
Une nouvelle génération d’artistes commence à donner des indices d’un changement de paysage. Avant l’été, Laurent Perbos ouvre la galerie Buy-Sellf en exposant deux artistes, Delphine Coindet et Wilfrid Almendra, exemplaires d’une génération de sculpteurs soutenus à ce moment-là par la revue 02. Tandis qu’à la fin de l’année, un collectif issu des beaux-arts, où l’on trouve Rémi Bragard, Anthony Duchêne ou Gilles Desplanques, s’organise autour de la nouvelle librairie l’Histoire de l’œil, avec une première exposition de Raphaël Zarka (après sa résidence à Astérides en 2004). En parallèle, Bettina Samson réalisait une formidable exposition au 3bisF à Aix (qui lui vaudra d’être nommée au Prix Ricard l’année suivante), Ariane Michel était invitée à la galerie Où, tandis que Mathieu K. Abonnenc se distinguait nettement de la sélection de la Biennale des Jeunes Créateurs. Dominique Petitgand faisait une performance sonore plongeant La Compagnie dans le noir, Eric Duyckaerts, Joseph Mouton et Raymond Federman étaient invités à Montévidéo, où avait aussi lieu une collaboration entre Charles Pennequin et Grand Magasin. De mon côté, j’invitais Laurent Grasso et Dominique Blais à exposer à la galerie SMP, suite à une incroyable présentation du travail de Jos de Gruyter & Harald Thys. Passés presque inaperçus, ils seraient invités, deux ans après, par François Curlet à exposer au Plateau et ont été sélectionnées pour la Biennale de Berlin en 2008.
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Laurent Cosseron (RLBQ)
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